Mi-figue, mi-raisin ou coeur d'artichaut?

Je ne sais jamais ce que je veux, ce qui me ferait plaisir. L’autre jour, le père du Texan lui a dit- en parlant de son apprentissage du français- qu’il devrait commencer sa toile et la parfaire une fois en France. Quelle belle métaphore. Je ne vois pas encore en lui le désir profond de maitrîser cette langue si complexe. J’espère sincèrement que ça viendra. Maintenant que nous sommes enfin loin de cette ville endiablée, maintenant que nous avons enfin un chez nous cozy, maintenant que nous pouvons enfin jouir de plaisirs simples, je ne trouve pas la force de me réjouir. Je vis au jour le jour, et mon activité cérébrale est pourtant en effervescence. Je me pose mille et une questions, et ne trouve pas toujours de réponse sensée. Eternelle insatisfaite, voilà ce que je suis. Je me sens incapable de vivre ma vie ici alors que j’imagine déjà notre existence dans l’Hexagone, ou dans un autre pays européen d’ailleurs. Je fais des tas de recherches, mais à quoi cela me mène ? Je remets en question ma vie d’expatriée, me demande constamment si j’ai fait le bon choix, si je ne suis pas en train de gaspiller un temps précieux. Est-ce que ma place est vraiment ici ? Non, je ne crois pas, mais deux ans dans une vie, ce n’est rien. J’essaye à tout prix de mettre ce dans ma petite tête. Que c’est difficile d’être déracinée parfois !